EMMA: UNE VICTIME OU PAS ? - par Mariana Londono


Emma n’est pas satisfaite de sa réalité et elle devient énigmatique, rêveuse, capricieuse, et on peut dire aussi un peu égoïste. Elle est l’image de la femme insatisfaite, elle cherche le bonheur mais elle ne peut pas fuir sa réalité et non seulement elle accuse son mari Charles de ses malheurs mais aussi elle reproche Dieu de ne pas lui avoir donné la vie qu’elle méritait.


Elle a épouse son mari par convenance et bien qu’elle ne l’aime pas du tout, Emma comprend qu’il ne se rend pas compte de ce qu’elle ressent vraiment.

<< Danser ? reprit Emma. Oui ! (Dit Charles) Mais tu as perdu la tête ! on se moquerait de toi, reste à ta place. D’ailleurs, c’est plus convenable pour un médecin, ajouta-t-elle.>> (p. 104) ; <<Charles vint l’embrasser sur l’épaule. – Laisse-moi ! dit-elle, tu me chiffonnes.>> (p. 105).

Emma en réalité désire un homme vrai, un homme divers da Charles qui est considéré inutile et sans objectifs, un homme sans véritable but.

<<[...] Que n’avait-elle, au moins, pour mari un de ces hommes d’ardeurs taciturnes qui travaillent la nuit dans les livres, et portent enfin, à soixante ans, quand vient l’âge des rhumatismes, une brochette de croix, sur leur habit noir, mal fait.>> (p. 128),

La seule raison positive pour laquelle Emma l’a épousé est parce que Charles vient d’un classe sociale supérieure à la sienne,  mais ce ne sera pas suffisant, elle veut davantage et envie les femmes appartenant à la haute société

<< Elle regarda les fenêtres du château, longuement, tâchant de deviner quelles étaient les chambres de tous ceux qu’elle avait remarqués la veille. Elle aurait voulu savoir leurs existences, y pénétrer, s’y confondre.>>.

Madame Bovary veut une vie différente, une vie pleine et elle commence à vivre à travers ses rêves, surtout après avoir dansé avec Vicomte, une scène telle on en trouve dans les livres qu’elle a lus et aimés.
                


<< Ils tournaient : tout tournait autour d’eux, les lampes, les meubles, les lambris, et le parquet, comme un disque sur un pivot. En passant auprès des portes, la robe d’Emma, par le bas, s’ériflait au pantalon ; leurs jambes entraient l’une dans l’autre ; il baissait ses regards vers elle, elle levait les siens vers lui ; une torpeur la prenait, elle s’arrêta. Ils repartirent ; et, d’un mouvement plus rapide, le Vicomte, l’entraînant, disparut avec elle jusqu’au bout de la galerie, où, haletante, elle faillit tomber, et, un instant, s’appuya la tête sur sa poitrine. Et puis, tournant toujours, mais plus doucement, il la reconduisit à sa place ; elle se renversa contre la muraille et mit la main devant ses yeux.>> (page 110-111); <<[…] elle faisait des efforts pour se tenir éveillée, afin de prolonger l’illusion de cette vie luxueuse qu’il lui faudrait, tout à l’heure, abandonner […]>> (page 113).
 
On a dit qu’Emma se comporte comme une victime et qu’elle accuse son mari de tous ces malheurs :

<< Elle aurait voulu que ce nom de Bovary, qui était le sien, fût illustre, le voir étalé chez les libraires, répété dans les journaux, connu par toute la France. Mais Charles n’avait point d’ambition !>> ; << Un accident l’avait retardé : la levrette de madame Bovary s’était enfuie à travers champs […] Emma avait pleuré, s’était emportée ; elle avait accusé Charles de ce malheur. >> (p. 162),

mais elle arrive à accuser Dieu ou bien la fatalité d’être responsable de sa situation, rejetant toute responsabilité de sa part, comme certaines héroïnes des tragédies grecques :

<< Est-ce que cette misère durerait toujours ? est-ce qu’elle n’en sortirait pas ? Elle valait bien cependant toutes celles qui vivaient heureuses ! Elle avait vu des duchesses à la Vaubyessard qui avaient la taille plus lourde et les façons plus communes, et elle exécrait l’injustice de Dieu ; elle s’appuyait la tête aux murs pour pleurer ; elle enviait les existences tumultueuses, les nuits masquées, les insolents plaisirs avec tous les éperduments qu’elle ne connaissait pas et qu’ils devaient donner.>> (p. 138-139).

On peut dire donc qu’Emma est une victime parce qu'elle est prisonnière de son imagination et de ses rêves, elle a une âme très romantique et elle espère toujours pouvoir vivre une vie comme les héroïnes des romans romantiques qu’elle aime tant et se rêve la porte à être encore plus malheureuse

<< […] j’adore les histoires qui se suivent tout d’une haleine, où l’on a peur. Je déteste les héros communs et les sentiments tempérés, comme il y en a dans la nature […] aussi j’étais toujours abonnée à un cabinet de lecture.>>.


Elle cherche à être une incarnation héroïque, jusque dans sa mort qu’elle veut tragique.



Commentaires

Enregistrer un commentaire

N'oublie jamais d'ajouter ton vrai nom ou de plume à ton commentaire !